Maladies, accidents et remèdes

Nos volailles sont cédées vermifugées et vaccinées, y compris contre la coccidiose. Durant leur première année de vie chez leur nouveau propriétaire, elles sont protégées contre la majorité des maladies virales et bactériennes.

La plupart des maladies aviaires contre lesquelles les poules sont vaccinées ne se soignent pas si elles se déclarent (Marek, Newcastle, Gumboro...). Cela peut être le cas si l'animal entre en contact avec une très forte charge virale ou bactérienne, présente dans le poulailler d'accueil.

Hormis ces cas exceptionnels, voici les maladies et accidents les plus courants:

• La poule éternue, à les yeux gonflés, à une respiration bruyante. On appelle communément cela le coryza, bien que d'autres maladies soient associées à ces symptômes.

Le stress et l'absence d'acclimatation sérieuse en est la première cause. Voir l'article "L'acclimatation des volailles". Il peut également s'agir d'une transmission par une volaille déjà en place et porteuse saine.

Maintenant que la maladie est déclarée, il faut agir. Si les symptômes sont très légers, donnez des vitamines et de l'infusion de thym. Nébulisez des huiles essentielles de thym, ravintsara, eucalyptus.

Si les symptômes s'aggravent ou durent, que la respiration soit bruyante ou que l'animal semble chercher son air en relevant la tête et en baillant, consultez votre vétérinaire qui prescrira un antibiotique de la famille des tétracyclines.

• La poule maigrit, a des diarrhées et s'affaiblit.

Il faut penser au vermifuge 1 à 2 fois par an selon le nombre d'animaux et le climat. Pensez à traiter en même temps tous les animaux du foyer.

Pensez également à traiter préventivement ou au pire curativement contre la coccidiose. Le dosage et la durée de traitement dans les deux cas sont notifiés sur le contenant.

Nos poules étant vaccinées contre la coccidiose, il est inutile de leur distribuer un aliment anticoccidien ou de leur administrer un traitement la première année. Ceci annulerait le bénéfice du vaccin.

• Soigner un 'coup de chaleur'

Si par mégarde une poule subit une hausse excessive de la température de son corps, il faut rapidement la refroidir. Trempez ses pattes dans une bassine d'eau fraîche et mouillez sa crête et ses barbillons. Laissez la se reposer dans un endroit frais et sombre. Elle se rétablira dans la journée.

Ne venez pas cherchez vos poules à la boutique en plein été si vous n'avez pas de climatisation dans votre véhicule. Placez votre poulailler dans un endroit lumineux du jardin mais créez des points d'ombre.

• Soigner un membre, une blessure.

En cas de blessure sanglante, soignez exactement comme vous le feriez avec votre propre corps. Désinfectant, assèchement de la plaie, à renouveler plusieurs fois. Séparez l'animal. Les poules ont la fâcheuse tendance à picorer jusqu'à la mort une congénère qui saigne.

Dans le cas d'une fracture, immobilisez la patte, isolez l'animal puis laissez faire le vétérinaire.

• Le mal de ponte

Il s'agit d'un oeuf que la poule n'arrive pas à pondre. Encore une fois, la mauvaise alimentation est souvent en cause. Aliment déséquilibré ou trop gras ou trop pauvre en vitamines D.

L'oeuf peut simplement être trop gros.

Vous reconnaîtrez un mal de ponte bien sûr par une absence de ponte sur plusieurs jours mais aussi au comportement de l'animal. La poule sera léthargique, prostrée, les ailes tombantes, mangeant très peu.

Une solution consiste à donner un bain tiède et enduire le cloaque d'un corps gras pour faciliter l'expulsion. La consultation d'un vétérinaire se révèlera très onéreuse et le résultat pas toujours au rendez-vous.

• La gale des pattes

Si vous observez des écailles qui se forment sur les pattes, alors la poule est attaquée par le parasite responsable de la gale. Cette 'maladie' progresse lentement, elle est facile a détecter et à traiter mais n'est pas très agréable à soigner.

Le parasite se plait dans les milieux humides et sales. Veillez à l'hygiène. Toutefois, étant très contagieuse, la maladie peut être transmise par d'autres volailles. Evitez l'achat, le prêt ou le don de particulier. Si vous prenez le risque, inspectez soigneusement l'animal et faîtes une sérieuse quarantaine.

Le traitement est simple mais demande d'attraper l'animal chaque jour. Il sera judicieux de garder la poule dans une cage ou un petit parc tout le long du traitement (environ 1 semaine). Traitez tous les animaux ciblés en même temps.

Si la gale en est à ses débuts, badigeonnez simplement les pattes une fois par jour avec de l'huile de cade ou de l'huile essentielle de cade diluée dans une base neutre.

Attention, la forte odeur et la puissance du produit peuvent provoquer des irritations. A n'utiliser que sur les pattes. Sur la peau et à forte dose, l'huile de cade est mortelle pour la poule. Très irritante pour l'humain.

Si la maladie est très avancée: pattes entièrement recouvertes de croûtes sous forme d'écailles sèches qui se soulèvent, trempez les quelques minutes dans l'eau tiède. Cette opération va ramollir les écailles qui servent de muraille au parasite. A l'aide d'une pince à épiler, retirez délicatement les écailles sèches superficielles. Pas celles au contact de la peau, se qui provoquerait des saignements.

Ensuite, lorsque la patte est sèche et débarrassée de la couche supérieure, badigeonnez. Renouvelez chaque jour pendant 7 jours.

La gale peut également atteindre le bec bien que beaucoup plus rarement. Poncez délicatement la zone atteinte avec un papier de verre fin. Ensuite, badigeonnez très légèrement et très localement avec un coton tige. Au moindre signe de malaise, essuyez. A ce niveau, la poule peut être très irritée en raison de la proximité des yeux et des narines.

La gale peut finalement atteindre la peau et déplumer l'animal. Dans ce cas, contactez votre vétérinaire.

• La poule perd ses plumes ou se pique

Une fois par an, la poule mue. Elle peut perdre une grande quantité de plumes sur une courte période mais reste en forme, elle ne pique pas ses congénères. On peut ajouter des vitamines dans l'eau de boisson pour l'aider à se réemplumer. La ponte est généralement à l'arrêt durant cette période.

En revanche, le piquage (auto picage ou entre volailles) est généralement, pour ne pas dire toujours, le symptôme de carences alimentaires, particulièrement en protéines et vitamines.

Distribuez rapidement un aliment COMPLET et de QUALITE.

Un mélange de céréales ou pire, des céréales distribuées à l'unité (les fameux blé ou maïs pas cher) ne comblent en aucun cas les besoins nutritionnels de la pondeuse. Elles peuvent servir d'enrichissement de l'habitat en étant données à la volée une fois de temps en temps afin que les volailles passent du temps à chercher et picorer les grains. C'est tout.

Les pondeuses ont des besoins spécifiques en minéraux, vitamines, protéines. Les aliments industriels sont parfaitement dosés pour les combler.

C'est pas naturel? Si, ce sont aussi des céréales, justement dosées et agglomérées en granulés ou concassées en farine pour éviter le tri, obligeant ainsi les animaux à absorber tous les éléments indispensables à leur santé.

Nos conseils:

L'essentiel reste encore et toujours la prévention par une alimentation équilibrée, une hygiène et une acclimatation irréprochables.

Evitez à tout prix de mélanger des animaux venant de divers endroits, surtout de particuliers qui n'offrent aucune garantie. Préférez des animaux vaccinés, acquis tous en même temps au même endroit. Supprimez tout risque d'accident.

En cas de besoin, passez voir votre vétérinaire sans la poule infectée. La consultation sera moins chère et tout aussi efficace.

Quand la maladie est très avancée, et même si cela peut être difficile, sacrifiez l'animal dans le respect des règles afin d'éviter tout stress supplémentaire. Le corps doit être enterré à une profondeur suffisante, soupoudré de chaux vive ou mieux, apporté à votre vétérinaire pour incinération.

Le dépôt du corps d'un animal quel qu'il soit dans les poubelles à ordure est strictement interdit ainsi que l'abandon du cadavre en pleine nature.